MAXI RACE 2014

Terre Annécienne comme la promesse de l'aurore, du sommet du Semnoz dominant une mer de nuages, une aurore rougeoyante éclairant de mille feux les montagnes alentours...

Bon finie la rêverie poétique: lever à une heure trente du mat´... Euh, en fait non: réveil des minuit trente, parce que jeunesse annécienne se retrouve en boîte sur la plage d'Albigny... Musique actuelles à fond dans les bagnoles, cigarette rigolotes: chouette... Mais j'suis pas encore un vieux con, c'est le jeu ma pauv´ lucette quand on veut la jouer roots.

Belle atmosphère de départ: chaud bouillant, nombreuses polaires UTMB, sas en fonction de l'horaire, feux de Bengale, 3h: go!
Traverser une ville la nuit lui confère souvent une part de magie, d'autant plus quand il y a une ferveur populaire.
Après quelques km rapides et plats, nous entrons dans le monde de la nuit, la montée sur le Semnoz est continue en sous bois, single et pistes forestières, je me concentre pour être à l'écoute, des sensations et pour gérer cette montée au train, sans me laisse distrairer par quelques fusées. Les jambes répondent bien, aucune douleur au genou.
Le petit matin naît sous les frondaisons, les oiseaux nous donnent même un max d'encouragements, l'arrivée au sommet est féérique: des photophores nous signalent le chemin entre les bulles de séjour... Puis mon préambule en forme de rêverie se place ici.

Ensuite ravito1, top ambiance, soupe, beaufort, charcuterie, un bon petit déj´ en somme! D'autant qu'il ne fait pas bien chaud.
Vient une longue portion en descente, pied sur le frein, la route est longue. Partie de casse pattes en sous bois, les montées raides, j'ai repéré un coureur avec un bon train, je me cale. Il descend sacrément.
Au hasard d'une montée je croise un chinois du team TECHNICA en perdition, il me vide la moitié d'une gourde... Je le reverrai ensuite 40 km plus loin à Menthon.
La descente sur Doussard est longue, et avec mon compagnon d'infortune (que je m'oblige à ne pas doubler), nous descendons bon train: caillasse, boue, racines, tout y passe et les Mantra accusent leur limites dans la boue (ça devait ressembler à du patinage artistique par un mauvais patineur - mais c'est leur seul défaut), heureusement que j’avais mes bâtons.
L'arrivée sur Doussard, c'est plat, route et je sens mon collègue prendre un coup au moral: je t'ai suivi toute la descente, maintenant tu te cales dans la roue. On fait connaissance, ça fait passer le temps; je fais déchaîner les spectateurs, ça le ravigote!

Ravito de compétition, je ne mange pas beaucoup, la famille de mon coéquipiers le bichonne... Tout à coup je lève la tête: voilà t'y pas Lamiricoré!!! Tape la discute, nous l'attendons: on sait que c'est sur la deuxième partie que nous attendent le gros des difficultés, d'autant que l'ami en question, s'est pris un éclat diriment il y'a deux ans sur cette course avant le col de la Forclaz... qui est notre prochain objectif (Xav´ aussi avait giclé, mais plus loin). Nous suivons le poisson pilote dans la très sévère ascension: un libanais, seul à pouvoir s'enorgueillir de l'Utmb, de la Diag´... Et je ne vais pas faire d'inventaire...

Une fée d'un relai nous dépasse avec allégresse avec force sourires et paroles agréable, nous allons cogiter en groupe à son sujet pendant 5 minutes...

Le pote de Besançon se fait la malle, pas de jus pour accélérer... Pas grave, un coup de mou, ça arrive; en fait, non, ce sont les prémisses d'une hypo qui va durer jusqu'à Menton... Soit 25 km. Là, c'est le dur (comme Galabru dirait "C'est le Nord"), la bouche ouverte, couvert d'une sueur qui se glace au fur et à mesure que la pente s'accroît, la boue et les ruisseaux n'arrangeant pas mon sort, sans évoquer la tête qui tourne... Tout ça à...2km/h, donc une éternité.
M'en fout, ça me rappelle trop la CCC2012, je ne lâcherai pas (façon Gandalf face au Balrog...), tout le reste va bien!

La descente sur Menthon est une tuerie, nombreux sont les types qui marchent, atomisés des cuissots, mais dont je sais qu'ils auront des ailes quand la pente s'élèvera. Tellement plus de jus que je marche sur le plat...
Ah oui, détail notable, le soleil revient, car depuis Doussard, c'était plutôt ambiance Gorilles dans la brume... Ou Mordor

C'est l'arrivée (je revois Lami qui part) sur Menthon, la bienvenue: on apprend de ses erreurs donc c'est ravito royal (quasi 1/2H), soupe, salade de pâtes, reblochon, pain de campagne et jambon et saucissons, et Gatorade, quelques ablutions, les pognes vissées sur les bâtons, et c'est reparti, mais fort, je décramponne des relais à l'assaut du Mont Verrier, et pourtant c'est droit dans la pente, j'avale les concurrents par paquets (je dois bien avoir la banane). Y aurait-il de la boue et tout le monde à quatre pattes? Tout droit dans la boue, gros planté de bâton et ça passe...
Un type m'indique reste 200d+, et c'est la descente... Comme toujours c'est une ruse de montagnard (en rêve, j'en mettrai bien quelques uns en séance de flagellation collective en sous bois...)... Et là, l'accident bête: la crampe du mollet... (une Sportenine psychologique, et pfiou, envolée) d'autant que ce passage est un peu le Puncho d'Agast local.
C'est la bascule, 4 km d'une descente que j'avais faite à la montée il y'a deux ans (et qui est le parcours de la Vertical Race du vendredi: 850 d en 4 km... Ça chatouille): caillasse, rochers, racines, sol sec ou d'épines qui se dérobent, voilà le décor.
Seul un local (il fait la descente tous les deux jours!) me doublera, je dois bien reprendre plus d'une vingtaine de personnes.

Et là, c'est ponton baigné de soleil, foule chauffée à blanc, la belle foulée deux pieds décollés sur deux kilos (Ben oui, y en a qui veulent jouer aux cons derrière, et je suis pas le dernier à ce petit jeu).
Je tape dans la main d'une connaissance depuis le Ventoux qui a vécu un peu par procuration ce bonheur (il devait faire la Marathon Race, mais blessé): merci et chapeau Fabrice!
Peu de temps ensuite pour me laisser aller à la quiétude du cadre lacustre idyllique, soit un bain régénérateur en forme de cryothérapie, il est temps de retourner à mes pénates.

Frédéric ARNOUX

Dossard 239 Tecnica 86km - SE H / Club : SRT

Etat
Finisher

Class.
281

Class. SE H
150

Dernier point
Sa. 17:00 Plage d'Albigny

Temps de course
13:58:48

Vitesse
6,14 km/h

Jour/heure de passage

Sa. 17:00

Temps de course

13:58:48

Classement au point

281

Vitesse

9,03km/h

Altitude

451 m

Dist. depuis le départ

85,9 km

Dist. depuis Mont Baron

6,0 km

D+ depuis le départ

6105 m

D+ depuis Mont Baron

108 m

Plage d'Albigny

Distance depuis
- Le départ : 85,9 km
- Mont Baron : 6,0 km

Dénivelé positif depuis
- Le départ : 6105 m
- Mont Baron : 108 m

Point de passage

Vitesse

Class.

Jour/heure de passage

Temps de course

450mPlage d'Albigny

- km/h

-

Sa. 03:01